Bonjour,
Parmi les multiples Philippe Granger coexistant sur cette planète, je suis celui qui a écrit le livre « Respect et Vérité ». Bien que j'encourage à se concentrer sur ce que je dis plutôt que ce que je suis, il m'a semblé utile de devancer certaines questions en me présentant un minimum.
Troisième enfant d'un pied-noir de Tunisie et d'une « pied-jaune » d'Indochine, je pointe mon nez en 1965 alors que la famille est à Montréal, celui du Canada bien sûr. Migration en Provence alors que je n'ai pas encore 6 ans où je fais ma scolarité jusqu'au bac, avant de repartir à Montréal étudier les sciences politiques et l'économie à McGill University. Puis nouveau retour en France, un passage en école de commerce à Marseille, des préparations militaires avant d'être exempté du service pour un problème de hernie discale, et voilà qu'il faut sérieusement penser à trouver sa place dans la société. Mais quoi? Je ne suis pas encore mûr.
Alors je pars en quête de plénitude et rejoins un groupe à orientation médecines douces et ésotérisme. A défaut de service militaire, pourquoi pas une période de service spirituel ? Mais le groupe se referme, tourne à la secte... fin de l'histoire. Le moment est venu de me construire professionnellement, même si mes aspirations spirituelles demeureront un moteur fort de mon existence.
Je me lance donc dans le monde du travail. D'abord dans le crédit-bail, où je découvre l'économie de façon concrète au travers de multiples entreprises de tailles et d'activités très variées. Mais c'est trop étroit comme métier, alors je décide de compléter ma formation d'un DESS d'administration des entreprises à Dijon, ville où j'ai entre temps trouvé une petite femme à chérir. Je m'essaye brièvement à la banque d'entreprises mais n'y trouve pas satisfaction et décide de passer en entreprise. Commence une carrière mouvementée de directeur administratif et financier qui m'emmènera au gré des rachats et restructurations dans plusieurs PME d'activités diverses, tantôt indépendantes tantôt filiales de groupe internationaux, avec des passages à répétition et parfois assez durables par la case chômage, y compris avec des périodes de fin de droits qui font toucher du doigt la réalité de la précarité économique qu'impose le monde moderne à la plupart des gens.
Alors puisque le chômage donne le temps de réfléchir et que les difficultés y incitent, je me suis mis à écrire. Pour aboutir au printemps 2011 à ce livre.
Et me voilà, à 45 ans maintenant, en ayant vécu dans différentes régions, y compris les DOM et l'étranger, et servi de multiples employeurs dans des postes m'ayant offert un point de vue privilégié sur le fonctionnement concret de l'économie et les aberrations administratives qui brident les entreprises et la production de richesse collective, avec une connaissance vécue de la mondialisation, des restructurations, des licenciements, du chômage, de la fin de droits, de la précarité, du mal-logement, me voilà donc disais-je, mettant toute mon expérience et mes connaissances au service de la rénovation de notre société dont je ne connais que trop bien le très grand nombre d'errements. Je n'ai jamais eu à vivre à la rue, bien que je n'en sois pas passé loin dans ma jeunesse, je ne connais pas tout de la société et la découvre encore tous les jours, mais je sais de quoi je parle quand je parle des réalités humaines de l'existence. Et cette quête existentielle qui m'a accompagné tout au long de mon parcours me dit clairement aujourd'hui que le moment est venu pour que la société inhumaine où nous vivons passe le relais à un monde répondant enfin à nos aspirations profondes, afin de servir l'être humain plutôt que de l'asservir.
Philippe Granger, le 3 mai 2011.