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 RESPECT ET VERITE
Ch.33: Responsabilisation et mobilisation

33 : Conclusion : responsabilisation et mobilisation

Quidam :
C'est une remarque qui revient souvent dans votre discours que le besoin d'une évolution des consciences.

PG :
Effectivement, car c'est un point fondamental. Ca l'est du point de vue personnel, puisque la conscience est la base de la vie. Conscience de soi pour le rapport à soi et le respect de soi, mais aussi conscience d'autrui pour le rapport à autrui et le respect d'autrui. Sans conscience de soi ni conscience d'autrui, la vie en collectivité devient très vite très compliquée. Il n'est qu'à voir toutes les difficultés que nous constatons tous les jours dans notre société pour se convaincre que nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir pour nous réaliser en tant qu'Etre Humain. La quasi totalité des problèmes auxquels nous faisons face peut se résumer à un simple manque de conscience individuelle dont découle un manque de conscience collective. La conscience est tout aussi fondamentale pour l'accomplissement collectif que pour la réalisation individuelle.
Quand la conscience est suffisamment développée chez tous les membres de la société, il n'y a pas besoin d'administration, de gouvernement, de lois, de policiers, etc., car chacun sait naturellement ce qu'il est approprié de faire pour que le collectif fonctionne harmonieusement pour le plus grand bien de tous. L'anarchie est un terme péjoratif que nous assimilons couramment à désordre, alors qu'en fait, l'utopie anarchiste, même s'ils n'en ont pas forcément conscience, c'est simplement ça : un monde où les gens sont suffisamment conscients pour s'organiser par eux-mêmes dans un respect mutuel.
A un degré de conscience moindre, se situera la société qui a encore besoin d'une autorité pour coordonner ses membres mais où le respect de tous est suffisamment développé pour que la propriété privée ne soit plus nécessaire et que tout puisse être mis en commun. Dans une telle société, chacun donne le meilleur de lui-même et reçoit selon ses besoins, indépendamment de la valeur de sa contribution par rapport à celle d'autrui. Là, c'est bien évidemment l'utopie communiste. Le terme nous renvoie davantage à toutes les dictatures qui s'en sont réclamées, mais elles en étaient de fait très éloignées. Le communisme n'a existé dans aucun état moderne. Il ne s'est constaté que dans de petites communautés, qu'elles soient agricoles comme les kibboutz, spirituelles comme certains ordres religieux, ou primitives comme certaines tribus de peuples premiers ou assimilés.
Le niveau de conscience collective en dessous demande encore de la propriété privée pour se préserver des lacunes d'autrui en matière de respect, mais permet néanmoins de débattre de façon responsable des diverses problématiques de la société afin qu'une décision soit prise collectivement. Le peuple décide. Il a le pouvoir. C'est la démocratie, le gouvernement du peuple, démos en grec. Mais il faut tout de même une police qui impose les décisions collectives aux contestataires rebelles. Il n'existe pas non plus de démocraties parmi les états modernes actuels. La démocratie requiert la participation de tous aux décisions collectives. Ce n'est évidemment possible que dans des états de petite taille où chacun peut participer aux débats. On cite souvent les cités de la Grèce antique comme modèles de démocratie, mais ça n'en était qu'une version restrictive qui oubliait l'essentiel de la population : les serviteurs, les femmes, les esclaves... Pour paraphraser Orwell : certains étaient plus citoyens que d'autres.
Les états modernes, pour la plupart, bien que se qualifiant de démocraties par abus de langage, en sont au stade de conscience encore en dessous : la république. Celle-ci se différencie de la démocratie par une nuance de taille : ce n'est pas le pouvoir « du » peuple, mais le pouvoir « au nom » du peuple. Le pouvoir n'est plus détenu « par » le peuple, mais « pour » le peuple. Par, pour, subtile nuance. Certes les dirigeants sont élus par le peuple, mais une fois élus, la différence entre ceux qui ne font pas ce qu'ils disent et ceux qui le font mais disent ce qu'ils veulent n'est pas flagrante. Et la répartition du peuple entre ceux qui s'intéressent, ceux qui s'opposent systématiquement, et ceux qui s'en footent, pave la voie pour que ces élus se caressent le nombril, plutôt que de s'employer à sortir la société de son état végétatif.
Et quand le niveau de conscience collective est au ras des pâquerettes, alors se mettent en place des régimes autoritaires qui font paître le troupeau. Selon le niveau de conscience individuelle du dirigeant, ce sera pour le tondre à son profit ou pour le préserver de l'attaque des loups en s'efforçant de le faire croître vers un niveau de conscience collective plus élevé. C'est ce dernier cas qui correspond à la monarchie éclairée prônée en son temps par Voltaire pour guider un peuple manquant encore de la conscience nécessaire pour se guider par lui-même. Mais c'est malheureusement le premier cas qui est le plus répandu sur la planète.
La démocratie, comprise ici au sens large et qui inclut donc la république, où le plus grand nombre sait faire respecter ses aspirations, est une tendance normale de l'évolution. C'est la loi du plus fort du fabuleux fabuliste mais à un niveau supérieur. Si l'on considère que la démocratie est l'aboutissement inévitable d'un processus de maturation et d'évolution des individus, il est clair que tant que les individus sont majoritairement trop peu éduqués et conscients pour comprendre tant eux-mêmes que les contraintes d'un fonctionnement en société, le bon guide, qu'il soit monarque couronné pour l'époque de Voltaire ou dirigeant élu de nos jours, est une meilleure solution qu'une démocratie foire d'empoigne. Mais s'en remettre à un guide doit relever d'un choix conscient des citoyens qui doivent reconnaître à ce leader une qualité de sagesse, de clairvoyance, qui lui fait collectivement encore défaut. Cette solution voltairienne ne peut être considérée que comme une phase transitoire vers la démocratie plus totale et plus adulte à laquelle elle doit préparer. Une ultime étape éducative en quelque sorte, avant que de considérer la société suffisamment mature et responsable pour se gouverner par elle-même.
Alors la question est de savoir à quel niveau de conscience collective se situe la société française. En fonction de la réponse, nous saurons quel type de régime sera le plus adapté.

Quidam :
Eh bien il est coutume de considérer que nous sommes en démocratie, mais vous venez d'expliquer que c'est une illusion et que nous n'en sommes en fait qu'au niveau d'une république. Alors votre appréciation de notre niveau de conscience collective ne doit pas être aussi flatteuse que ce que la majorité d'entre nous imaginons.

PG :
En fait, je crois que c'est même pire que ça.
La « politique », qui est étymologiquement le gouvernement de la cité, polis en grec, donc la simple organisation de notre vie en commun, et qui se devrait donc d'être une préoccupation importante, pour ne pas dire primordiale, pour chacun d'entre nous, en est arrivée à suffisamment écœurer le commun de nos concitoyens pour qu'ils s'en désintéressent. Après les années « ferme ta gueule » des royautés et dictatures, le bon peuple s'est finalement lassé de l'illusion des démocraties « cause toujours ». Alors les gens votent en fonction de l'aura glamour des politiciens dans les magasines people, voire du glamour de leur femme, ce qui est pour le moins anachronique dans un régime électoral où le simple statut de conjoint d'un élu ne devrait conférer aucun rôle particulier. On parle du remplacement de la politique par la people-itique. Cela revient à dire que ce sont les média qui font l'aura des politiciens, donc leur succès. Or les principaux média sont tout sauf indépendants. Cela revient à dire que nous sommes dans une médiacratie, où les propriétaires des grands réseaux médiatiques font la pluie et le beau temps et assurent la pérennité de la médiocratie, ce règne du médiocre dans lequel nous sommes collectivement envasés. Et comme ces grands réseaux de média sont aux mains de quelques magnats possédant des empires internationaux, le gouvernement des pays européens, France comprise, est en fait un paravent au service d'une ploutocratie occidentale en lutte contre la ploutocratie orientale pour déterminer qui seront les maîtres du monde de demain.
L'histoire a retenu de la Rome antique le fameux slogan « panem et circenses » : du pain et des jeux. Il a été mis au goût du jour et se dit aujourd'hui « des allocs et du foot ». C'est un programme d'abêtissement des foules. En découle un effet de cercle vicieux qui fait que de plus en plus de gens, conscients au départ et intéressés à contribuer à bâtir une société meilleure, se dégoûtent de la politique et s'en détournent, laissant les mains encore plus libres aux dirigeants mis en place par les média, donc compromis, redevables, et tenus de servir les intérêts privés du petit groupe des ploutocrates dont ils dépendent, plutôt que ceux de la société et de ses membres. Mais les gens se rassurent en critiquant leurs politiciens, en les parodiant, se donnant ainsi l'impression qu'ils ne sont pas dupes. Alors qu'ils sont totalement manipulés. Ca va râler pour l'augmentation de la rémunération du président à même pas vingt mille Euros par mois, mais ça trouve normal qu'un gugusse courant après un ballon gagne près d'un million sur la même période. Qu'est-ce qui est plus essentiel pour nous ? Un bon président ou un bon footballeur ? De même, ça va réclamer de taxer les riches, mais ça va idolâtrer des stars diverses parties profiter du forfait fiscal Suisse et qui se permettent en plus de se mêler de courants divers de contestation dans ce pays où ils n'habitent plus mais qui les fait encore bien vivre. Notre société est en dissonance cognitive, parce que de plus en plus de gens développent assez de conscience pour réaliser que ça ne va pas, mais pas encore assez pour réagir et changer les choses.
En fait, par analogie au développement d'un individu, notre société en est à l'adolescence. Elle aspire à se comporter en adulte, mais n'a ni les repères ni la maturité pour le faire. Elle aspire à être sécurisée par une guidance mais se rebelle contre elle en même temps. Elle sait qu'elle n'est pas encore à la hauteur de ses ambitions, mais est prête à lapider celui qui le lui dira trop clairement. Voilà où nous en sommes : à l'âge où il y a encore besoin d'une main ferme et éclairée pour nous lancer dans la bonne direction et nous permettre de devenir une société adulte, car le risque de partir dans la mauvaise et de s'autodétruire est encore très fort.
De fait, je ne suis pas certain que le niveau de conscience collective des membres de la société française soit réellement suffisant pour maintenir une république. Nous n'avons d'ailleurs plus qu'une illusion de république déjà à l'heure actuelle, ainsi que je le disais. Mais ce n'est pas si grave. Car le système décisionnel d'une république risque de ne pas avoir l'efficacité suffisante pour redresser la barre aussi fermement qu'il le faudrait. « La démocratie est le plus mauvais des systèmes, mais c'est le seul » se complaisent à répéter nombre de politologues. Eh bien, non ! Ce n'est pas le seul.
Toute la question est de savoir si le régime qui sera mis en place pour les années qui viennent sera de type éclairé, œuvrant pour le bien collectif, ou s'il demeurera de type exploiteur, travaillant à nous tondre très court, que ce soit ouvertement ou sournoisement comme actuellement. La différence dépendra entièrement de la capacité des membres de la société, donc de tous les citoyens français, à se réveiller, à prendre conscience, et à se mobiliser pour trouver et porter au pouvoir la bonne personne. Car si l'aspiration au changement doit venir de la base, sans un catalyseur approprié à sa tête pour le mettre en œuvre, nous n'obtiendrons pas grand-chose d'autre que le chaos.
Mais quand je dis mobilisation des citoyens, j'espère que ce sera par leur vote, et non par des émeutes de groupes aux œillères étroites, ni par une révolution toujours entachée d'excès regrettables, et dont le risque n'est nullement écarté. Tant que les français ne s'intéresseront qu'à ce qui brille sous les feux des projecteurs des média, les petits candidats porteurs d'alternatives demeureront dans l'ombre, et rien ne changera. Nous sommes dans un système politique qui dérive uniquement parce que les citoyens ont abdiqué leur pouvoir. Il suffit qu'ils le reprennent pour que les choses puissent changer. Et il vaudrait mieux le reprendre tant que ce pouvoir est encore à portée de main... ou de vote. Quand le régime aura ouvertement basculé et que notre pouvoir d'électeur se sera évaporé, une mutation paisible deviendra très peu probable comme le démontrent les révoltes en cours dans le monde arabe.

Quidam :
Comment envisagez-vous la mise en pratique d'une telle mutation de la société ?

PG :
Tout dépend du contexte de cette mutation. Si on parle d'une démarche volontaire, il me faudra, pour vous répondre dans le détail, vous écrire une encyclopédie. Détailler maintenant, par exemple, le dispositif transitoire d'assurance chômage qui accompagnera la transition progressive vers le nouvel équilibre de plein emploi du système économique rénové n'est pas essentiel. Mais ce n'est pas si compliqué que ce que vous pouvez imaginer. Je sais d'où nous partons, je sais où nous devons arriver, ce n'est jamais que du management de transition comme on peut en voir en entreprise, même si c'est ici à plus grande échelle.
Par contre, il y a deux étapes préalables indispensables à ne pas négliger. La première a trait à la nécessité d'une réelle adhésion des citoyens à ce projet commun afin qu'ils y collaborent ensuite réellement. Rien ne se fera correctement s'il faut ramer à contre-courant parce que les gens disent oui à l'élection mais manquent ensuite de bonne volonté pour se remettre en question le moment venu, voire font preuve de mauvaise volonté en essayant de passer entre les mailles de la réorganisation globale. Il faut donc commencer par une grosse dose de pédagogie pour que tout soit bien compris et que la vision de ce vers quoi nous allons soit clairement expliquée et acceptée par la majorité.
Ensuite, une fois ce préalable accompli, il est nécessaire de permettre une remise à zéro du passé en organisant une période appelant à l'aveu spontanée de tout crime ou délit dont la justice ne se sera pas encore saisie. Je ne parle évidemment pas de séances de confessions publiques forcées à la sauce maoïste, même si ces aveux écrits devront être accessibles à tout un chacun au travers d'un site web dédié, mais bien d'une démarche spontanée et personnelle de tout individu ayant quelque chose d'autre à se reprocher qu'une simple infraction. Dans certains cas ce sera prescrit, dans d'autres non, et s'appliquera alors le principe de la « faute avouée à moitié pardonnée ». Pourquoi ? Simplement parce que, à partir du jour où les nouvelles règles seront mises en route, nous basculerons dans le nouveau système judiciaire et il n'y aura plus de différence entre les nouvelles fautes et les anciennes restées inavouées. Et comme les sanctions seront notablement plus sévères sur un certain nombre de fautes, il est équitable de permettre à chaque personne concernée de liquider son passé judiciaire selon les règles en vigueur au moment de ses exactions.

Quidam :
Une telle rétroactivité des lois est contraire à tout principe du droit.

PG :
Rétroactivité ? Mais nous la pratiquons déjà régulièrement. A chaque fois que le Parlement vote une loi de finance qui modifie en cours de route divers points de fiscalité, c'est déjà une rétroactivité de la loi sur les gains réalisés depuis le début de l'année. Et quand un particulier fait sa déclaration d'impôts sur le revenu en ligne et que son impôt ne peut être qu'estimé, un commentaire expliquant que les taux peuvent encore changer d'ici à l'établissement de son avis d'imposition, est-ce que ce n'est pas carrément de la rétroactivité sur l'année précédente ?

Quidam :
Difficile de vous contredire sur ce point…

PG :
Mais au-delà de ça, dans ce que je propose, y a-t-il réellement rétroactivité de la loi ? Le principe selon lequel est autorisé tout ce qui n'est pas explicitement interdit n'est- il pas en flagrante contradiction avec l'esprit de la loi ? Or la lettre de la loi n'est qu'une indication. Car c'est bien l'esprit de celle-ci qui doit prédominer en toute circonstance. Et cet esprit est celui découlant des valeurs de base exprimées dans la Constitution actuelle, ou dans les futures Lois Fondamentales puisque j'appelle à distinguer les deux. Dès lors, une faute commise en parfaite mauvaise foi au regard de ces principes est sanctionnable même en l'absence de loi spécifique, puisque cette règle, même non écrite, existe déjà dans l'esprit de la loi. Le fait de préciser cela par la suite par un texte législatif approprié afin d'éliminer toute ambiguïté n'enlève rien à la faute antérieure.
Si bien qu'en fait, nous ne parlons que de rétroactivité du barème de sanctions. Mais dans la mesure où est offerte la possibilité de solder son passif avant le passage au nouveau régime judiciaire, même l'application de cette plus grande sévérité aux fautes antérieurement commises ne peut être reprochée. En conséquence, le dogmatique principe de non rétroactivité des lois ne peut constituer une échappatoire à cette mesure. Il reste limité aux seules dispositions techniques, normes, etc., ce qui d'ailleurs devrait inclure les règles fiscales, pour lesquels il est bien compréhensible qu'un nouveau décret ne puisse être rétroactif.
Le but de cette phase essentielle est de clairement marquer la rupture entre les dérives actuelles et le nouvel élan social. Et en incitant l'aveu spontané à cette occasion, cela facilitera aussi grandement le travail de la police et de la justice à un moment où elles auront, l'une et l'autre, fort à faire aussi pour s'adapter en interne. Pour autant, avouée mais à moitié pardonnée seulement. Les peines seront donc réduites de moitié, même si ça n'empêche pas que l'identification d'un criminel sexuel ou d'un tueur compulsif ne donne lieu à son suivi ensuite pour limiter au minimum les risques de récidive, contre lesquels le 100% n'existe malheureusement pas. Par conséquent, certains criminels s'en tireront à meilleur compte qu'en temps normal, mais si c'est pour qu'ils rentrent dans le droit chemin ensuite, ça ne me dérange pas. Certaines victimes ou proches de victimes en garderont un sentiment d'injustice, mais ce sera une occasion que leur propose la vie de développer cette grande vertu qui nous libère avant tout nous-même : le pardon.

Quidam :
Et si le contexte en est un qui soit un peu plus, disons, mouvementé que celui d'une volonté spontanée de mutation ?

PG :
Le changement n'en sera que plus facile à mettre en route. Plus douloureux pour la société et ses citoyens parce que résultant d'un naufrage et d'un passage par le chaos, mais plus simple à organiser. Quand on redémarre de zéro ou presque, il n'y a qu'à édicter les nouvelles règles, ce que nous venons de faire dans les grandes lignes, redistribuer des cartes à tous les joueurs, et ça repart. Certes avec une bonne dose d'accompagnement pédagogique pour que tout soit bien compris, faute d'avoir pu s'en assurer au préalable, et évidemment aussi en maintenant la période d'aveux spontanés. Mais au coup de sifflet, ça repart. Et on s'économise les multiples petites tracasseries liées aux mesures transitoires, ainsi que les tergiversations des gens qui ne veulent pas lâcher ceci ou cela puisque là ils auront de toute façon déjà tout perdu ou presque.

Quidam :
Vous parlez de jeu, mais c'est quand même de nos vies dont vous parlez.

PG :
Certains disent que « la vie est trop courte pour se permettre d'être triste ». Pour ma part, je vous rappelle ce que j'ai dit un peu plus tôt : la Vie est Joie. Et ce n'est pas en dramatisant tout ce qui peut se présenter à nous, ce qui d'ailleurs n'améliore rien, que nous allons l'entretenir. Alors oui, il est nécessaire de garder du recul vis-à-vis de nos existences ici-bas et de savoir en apprécier l'espièglerie. Vous constaterez alors que tout devient beaucoup plus facile. C'est une question d'attitude intérieure, de regard que vous portez sur les événements. Ca ne les change pas nécessairement, mais modifie certainement considérablement l'impact qu'ils ont sur vous. Evidemment, désolé d'insister, une optique spirituelle, ce qui je vous le rappelle ne veut pas nécessairement dire déiste mais plutôt simplement non matérialiste, y aide grandement. C'est une autre illustration du précepte formulé par le Dalai Lama selon lequel, au-delà de tout dogmatisme, la croyance qui vous aide à mieux vivre est la bonne croyance pour vous.

Quidam :
Est-ce que vous pensez à vous en parlant de petits candidats qui restent dans l'ombre ?

PG :
Non parce qu'il aurait fallu pour cela que je fusse candidat à une élection politique, ce qui n'a encore jamais été le cas. A maintenant 45 ans, j'ai appris à bien me connaître. Et je sais avec certitude que je n'ai aucune des qualités qui font les bêtes de campagne électorale, ce qui est une condition actuellement nécessaire pour percer dans la people- itique : leur capacité à enchaîner les meetings pour faire acclamer leur nombril par des groupis se laissant aveugler à coup de paroles creuses et de mises en scène dignes de stars du showbiz, leur capacité à mentir haut et fort en proclamant des choses qu'ils savent pertinemment n'avoir aucune intention de faire ou savent totalement irréalisables, leur capacité à serrer la main à des foules entières comme si chacun était leur meilleur ami alors qu'ils se moquent éperdument de ces gens et ne le font que par hypocrisie électorale. Je n'ai pas ces traits de caractère, qui sont des qualités lorsqu'on les apprécie du point de vue de l'objectif d'être élu, mais que je considère comme de lamentables défauts du point de vue de la qualité humaine. Je suis tout l'inverse : parler moins pour approfondir plus, paraître moins pour être plus. Alors à quoi bon être un énième petit candidat demeurant dans l'ombre ? Pour être une nouvelle voix prêchant dans le désert ? Quel intérêt ? Les conditions n'ont pas été propices à une telle démarche jusqu'à présent, alors je me suis abstenu. Le discernement doit conduire à l'action juste, qui consiste parfois à ne pas agir… ou à patienter pour le faire. Le jour viendra peut-être.
En attendant, ma responsabilité de citoyen engagé, je la prends déjà aujourd'hui en prenant le temps de vous présenter mes réflexions et mes perspectives de solution, avec l'espoir qu'elles permettent de faire mûrir les vôtres. Mais pour qu'elles contribuent à favoriser la construction d'une société meilleure, c'est à dire plus favorable à l'accomplissement personnel de chacun, il sera aussi nécessaire, puisque vous m'avez dit être éditeur, que vous preniez vos propres responsabilités en la matière en faisant écho à tout ça pour le porter à la connaissance du public.

Quidam :
Vous êtes gentil de me tendre aussi ostensiblement la perche…
Mais on sent bien à vous entendre que ça vous démange de faire plus. Et puis, vous avez les initiales pour : PG, comme Président-Guide.

PG :
Ou comme une certaine zone érogène qui fait couler beaucoup d'encre et engendre de nombreux fantasmes. Mais trêve de plaisanteries.
Que mes idées soient appréciées répondrait à mon besoin de valorisation. Les mettre en œuvre relèverait de ma recherche d'accomplissement. Mais sur un tel sujet : je propose, les citoyens disposent. Je ne nierai pas que je me verrai bien dans la peau d'un président-guide tel que je vous l'ai décrit. Et je l'apprécierais d'autant plus que je suis en colère. En colère quand je vois ce que pourraient être notre pays et ce monde dans lesquels nous vivons, mais que je constate ce que nous en faisons. Alors puisque je ne vois que des solutions, forcément, ça me démange comme vous dites. Et ce d'autant plus qu'à défaut de qualités pour faire campagne, je me sens bien les qualités pour assumer la fonction.
Je ne prétends pas détenir la vérité absolue et ne suis que trop conscient qu'un président-guide doit avant tout savoir se garder de ses propres convictions et les conforter par le dialogue, pour les affiner et les préciser, avant que de les mettre ensuite en œuvre avec toute l'efficacité que permettent ses pouvoirs étendus. Car s'il faut une vision politique, je l'ai, et un sens aigu de l'organisation sociale, je l'ai aussi, il faut par dessus tout la sagesse humaine nécessaire pour redonner une direction à une société en pleine crise de valeurs, tant collectives qu'individuelles, c'est-à-dire en fait en recherche de son humanité. Et c'est là que je pense avoir le plus à apporter à cette fonction.
Inévitablement, d'autres candidats mettront en avant qui une expérience d'élu, qui une expérience de l'administration publique, etc. Je n'ai rien de tout ça, et c'est précisément aussi la garantie de pouvoir porter un regard réellement neuf pour réformer en profondeur un système bien médiocre qui démontre chaque jour davantage toutes les limites de son fonctionnement. Je suis certes issu d'une famille d'intellectuels voyageurs qui m'a mis en chantier dans les Andes avant de livrer le produit fini au Québec, mais ça ne m'a pas empêché de grandir une partie de mon enfance entre Durance et Luberon dans une vieille ferme où la disponibilité d'eau courante dépendait directement de notre capacité à courir avec le seau tiré du puit, et avec plusieurs hectares de vigne autour en guise de toilettes. Je connais bien aussi pour l'avoir vécu les réalités de la précarité, des licenciements, du chômage longue durée et de la fin de droit, même si la vie m'a épargné de manquer de l'essentiel. Je n'ai pas d'expérience de la politique locale mais j'ai une grande expérience de la vraie vie des vrais gens. Celle-ci s'est forgée à l'aune de l'exigence d'efficacité des entreprises où j'ai pu confirmer mon sentiment qu'efficience et valeurs humaines ne sont nullement incompatibles. Et c'est bien de ce type d'efficience, guidée par l'humanisme et les réalités de l'existence, qu'il faut réintroduire au sein de l'administration française et de son gouvernement. La France n'est rien d'autre qu'une entreprise dont le produit est le bonheur des français.
Mais évidemment, ce n'est que mon avis. Et si j'ai plus d'une fois pu constater que j'avais tendance à avoir raison trop tôt, je n'ai que trop conscience que nul n'est jamais à l'abri d'une erreur quant à l'appréciation de ses idées. Car, comme disait Coluche : « l'intelligence, on croit toujours en avoir assez, vu que c'est avec ça qu'on juge ». Nous ne pouvons être objectifs que dans la limite de notre subjectivité. D'où l'absolue nécessité d'une bonne dose d'humilité. Cette qualité est toujours perfectible, mais en avoir conscience, c'est déjà éviter de pêcher par excès d'assurance. Le doute pousse à approfondir avant d'agir, favorisant donc une action plus juste. D'où la sagesse légendaire de Salomon qui demanda à Dieu de bénéficier d'un cœur intelligent pour pouvoir être un bon roi. Tout l'inverse de l'aveuglement qu'entraîne l'excès de confiance en soi de l'ambition nombriliste. Et exactement ce dont nous avons besoin en ces temps troublés, qui appellent à un renouveau de notre société.

Quidam :
Mais quand même, avoir une expérience d'élu local n'est-il pas un plus avant de passer à une responsabilité nationale ?

PG :
Vous connaissez probablement le principe de Peter ?

Quidam :
Celui des seuils d'incompétence ?

PG :
Absolument. Ce n'est pas parce que vous êtes un bon comptable que vous serez nécessairement un bon chef comptable. Etre bon à un poste n'implique pas automatiquement d'avoir la capacité d'être également bon au niveau au-dessus. Le problème vient de ce que quelqu'un qui réussit à un niveau tend à être propulsé au niveau supérieur, jusqu'à ce qu'il dépasse son seuil d'incompétence et cesse d'être bon. Il stagne alors, mais à une position où il n'est plus adapté. C'est ce processus naturel tendant à propulser les gens vers un poste qui dépasse leurs capacités qu'on appelle principe de Peter.
Alors que régresser d'un cran remettrait la personne en position de compétence et serait donc une amélioration pour tous, y compris pour elle-même. Mais qui veut régresser ? Dans notre culture du toujours plus, c'est un mot très péjoratif. Avoir l'humilité de reconnaître sa juste place est peu courant et la régression pour la retrouver est plutôt considérée comme un échec, une sanction, une brimade. Ce principe explique la tendance à une certaine incompétence de la hiérarchie en général et de l'administration en particulier où le syndicalisme bloque encore plus les choses. Mais il en est de même en politique : un bon maire ne fait pas forcément un bon président de région.
Cependant, il m'est avis que ce principe de Peter fonctionne aussi en sens inverse. Quelqu'un peut demeurer médiocre tant qu'il est cantonné dans des niveaux de responsabilités limités, et devenir bon si le destin lui permet de franchir un certain cap. On peut être bon président de région, mais mauvais maire. Cette extension du principe de Peter veut simplement dire que chacun a un niveau d'action optimal, en application de la maxime selon laquelle « il faut de tout pour faire un monde ». Et un grand patron d'entreprise peut être bon à son poste de direction générale, mais sans pour autant être compétent comme chef de service. On ne peut s'en référer ici au principe selon lequel « qui peut le plus peut le moins », simplement parce qu'il est erroné de croire que c'est une question de plus ou de moins. Ce sont simplement deux fonctions très différentes, qui ont chacune leur utilité à leur niveau et dont aucune n'est supérieure à l'autre. Les enfants surdoués en échec scolaire, comme les génies méconnus faute d'avoir jamais pu atteindre un contexte propice à exprimer leurs capacités, démontrent également régulièrement la pertinence de cette extension du principe de Peter au sens descendant.

Quidam :
En clair, vous êtes en train de défendre le fait que n'avoir pas d'expérience des premiers échelons politiques n'est pas nécessairement un handicap pour faire face aux échelons supérieurs ?

PG :
Vous m'avez bien compris. Et ce ne sont pas Lech Walesa, Lula ou encore Nelson Mandela qui démontrent le contraire. C'est d'ailleurs bien dans cette logique que j'ai défendu la stricte séparation entre les filières territoriale et nationale des élus. Ce n'est pas blanc bonnet et bonnet blanc. Le territorial et le national sont deux domaines bien distincts. Il est évidemment nécessaire de comprendre la vie locale pour diriger un pays, mais il n'est pas nécessaire d'être un bon maire pour être un bon président. Organiser une société et gérer une ville sont deux choses très différentes. On peut avoir une vision de l'homme et de comment organiser son cadre de vie collective pour qu'il s'y réalise plus facilement sans pour autant être la bonne personne pour animer son existence, que ce soit, par exemple, en stimulant des manifestations culturelles ou en gérant l'urbanisme local. Chacun son job. Et mon niveau de compétence est le niveau national et international, pas le niveau territorial. Ce n'est pas mieux, c'est simplement différent. Et ce n'est pas avoir la grosse tête que de le dire, c'est simplement reconnaître une réalité.
Et j'ajoute que c'est par carriérisme que les politiciens cherchent à faire croire que la progression d'un élu doit être linéaire depuis la base. Alors que c'est totalement faux. Et c'est même contre-productif parce que, quand ils parviennent aux échelons supérieurs, ils y arrivent tagués d'étiquettes politiques et de compromissions diverses qui les rendent nettement moins aptes à servir l'intérêt collectif, libres de toute main mise des partis.

Quidam :
N'y a-t-il pas déjà des personnalités politiques susceptibles d'incarner les valeurs que vous défendez et à qui vous pourriez apporter votre soutien ?

PG :
Si je trouvais quelqu'un qui me semble réunir les qualités personnelles, la vision humaine, et la compréhension sociale et politique nécessaires, je lui apporterais bien volontiers mon soutien. Et même s'il ne les a pas complètement en lui-même mais est capable de reconnaître les bons conseils allant dans ce sens, ça m'irait bien aussi. Selon le célèbre Machiavel : le bon prince est celui qui a de bonnes idées, tout autant que celui qui est capable de reconnaître les bonnes idées d'autrui ; seul le prince qui n'a ni bonnes idées ni ne sait reconnaître celles d'autrui est inapte à sa fonction.
D'ailleurs, je ne revendique pas la paternité de tout ce que je vous ai présenté. Certaines idées ont été puisées ici ou là, d'autres me sont venues spontanément, infusées au fil d'une réflexion forcément nourrie de sa confrontation avec celle d'autrui. Mais de toute façon, revendiquer la paternité d'une idée est ridicule car on s'aperçoit qu'elles arrivent souvent par vagues, à plusieurs personnes en même temps. Et l'idée innovante qu'on a eue spontanément, on l'entend un jour dans la bouche de quelqu'un d'autre qui l'a aussi eue spontanément. C'est ainsi que se développent les idées et c'est pourquoi elles sont libres de droit et appartiennent à tous. L'histoire des brevets démontre d'ailleurs qu'une invention est souvent développée par plusieurs équipes en même temps, en divers endroits de la planète et sans nécessairement de liens entre elles, rendant de ce fait injuste de n'attribuer le droit d'exploitation qu'à la première qui aboutit. Mais c'est un autre sujet. C'est juste pour dire qu'il faut rester humble par rapport à nos propres bonnes idées, et se contenter d'être heureux de les avoir captées sans s'en enorgueillir.
Toujours est-il qu'aucune des personnes actuellement engagées en politique ne me semble rassembler, à ma connaissance, les qualités nécessaires pour porter le flambeau du renouveau. Certains ont d'évidentes qualités humaines mais sans que ça n'en fasse des dirigeants pour autant, d'autres avancent certains aspects de ce que je préconise mais de façon parcellaire, sans la globalité indispensable pour que ça fonctionne. Alors non, à ce jour, je n'ai personne à vous recommander.

Quidam :
Alors il va bien falloir que vous passiez le cap et soyez candidat à une prochaine élection présidentielle. Vous n'allez tout de même pas laisser toutes vos idées demeurer lettres mortes.

PG :
Si les conditions adéquates se mettent en place, je ne l'exclus nullement.

Quidam :
Et ce serait quoi ces conditions favorables ?

PG :
Il n'est pas dans mon caractère de m'agiter inutilement. Si je constate une ouverture favorable, je la saisis. Si je vois un mur, inutile de m'y cogner la tête. Ainsi que je vous le disais, je propose, les citoyens disposent. Alors si tout ce que nous nous sommes dit reçoit un écho très favorable, je peux effectivement envisager d'être un catalyseur qui permettra à toutes ces aspirations de nos concitoyens de prendre corps pour faire avancer la société autant que leurs conditions d'existence individuelles. Que ce soit en me présentant à l'élection présidentielle, ou à défaut comme député. Qu'il y ait de réelles chances d'être élu ou simplement de réelles chances de faire constructivement avancer le débat en faisant campagne, même si ce serait forcément à ma manière plutôt que comme cela se fait d'ordinaire, ça vaudra le coup d'investir de l'énergie. Que cela me mène à des responsabilités exécutives diverses pour mettre en œuvre tout ou partie de mes idées, ou que ça n'aboutisse qu'à les propager pour que d'autres les appliquent au bénéfice de la société, voire d'un autre pays puisque nombre d'entre elles sont très directement transposables, cela est ensuite entre d'autres mains que les miennes. Notamment celles des électeurs.
Mais un écho favorable, et dans des proportions significatives, impliquera déjà deux choses très positives. Tout d'abord que les électeurs acceptent de prendre conscience et de reconnaître que la raison majeure pour laquelle la solution est entièrement entre nos mains est que ce désastre annoncé est uniquement de notre fait à tous et que nous en sommes pleinement responsables, et non de pauvres victimes. Dans notre société aussi touchée par la consciençopathie, ce sera déjà un signe très fort qu'un vent de renouveau est enfin prêt à souffler.
Quant à l'autre aspect très positif, il a trait au changement de la psychologie électorale que ça impliquera. Un groupe de l'Université Harvard a étudié le processus électoral de plusieurs campagnes. Et leur conclusion est sans appel : plus le programme est vague et plus il a de chance de recueillir une adhésion des masses ; plus il est précis, et plus il a de chance que les électeurs y trouvent au moins un point qui les rebute et emporte leur opposition même si tout le reste leur plait bien. Et il y a toujours un point ou un autre qui choquera quelqu'un dans un programme de réforme globale de la société. Surtout lorsqu'on se donne la peine d'en parler de façon aussi précise que je me suis efforcé de le faire. Tout n'est pas immuable dans tout ce que je propose. Certains points ne sont pas négociables, mais d'autres peuvent l'être. Ce sont les électeurs qui doivent dessiner au final la société à laquelle ils aspirent. C'est comme ça que nous nous rapprocherons d'une démocratie, et donc d'un fonctionnement social adulte. Alors si suffisamment de citoyens sont capables de ne pas s'arrêter aux éventuels quelques points qui les chagrinent pour soutenir un programme qui leur parait globalement très positif pour eux, ce sera effectivement signe qu'un seuil de maturité aura été franchi.
Donc voilà qui répond à votre question. Si je constate un appel fort pour ce que j'ai à proposer, un engouement, une mobilisation, oui, bien sûr, je saurai alors aussi me mobiliser. Que ce soit en fer de lance du mouvement ou en soutien d'un autre, si j'en identifie un qui me paraisse mieux placé que moi pour porter le flambeau.

Quidam :
Sous quelle forme pourrait se manifester un tel appel spontané de la population ?

PG :
Par courrier, par e-mail via le site web www.respectetverite.org, par message sur le blog respectetverite.worpress.com, par les réseaux sociaux si je trouve le temps d'y être présent, que sais-je encore. Ce ne sont pas les moyens qui manquent. Dans le cas d'un scrutin présidentiel, il faudra aussi qu'au moins cinq cent des élus habilités à valider une candidature manifestent spontanément leur intention de soutenir une telle démarche. Alors là, ça vaudra la peine de créer un parti politique dédié à ce projet, mal nécessaire dans le système actuel pour recueillir les adhésions, les soutiens, et donc les moyens financiers indispensables à diffuser le message plus largement. Mais clairement, pour envisager de se lancer en campagne, il faudra que de très nombreux électeurs manifestent leur soutien. Pas juste quelques dizaines de milliers.

Quidam :
Et vous croyez que c'est un espoir raisonnable ?

PG :
S'il s'avère infondé, nous assisterons bientôt à l'effondrement du système plutôt qu'à un vent de réforme volontariste qui le fasse muter. Si advient cet effondrement, avec l'Etat et les organismes sociaux en faillite, et que les gens aient faim, alors ils réaliseront, même si à retardement, qu'un sursaut de conscience leur aurait évité d'en arriver là mais que, pour autant, il n'est pas encore trop tard pour se mettre en marche. Car, encore une fois, le changement est inévitable. Si ce n'est pas par une démarche consciente et en douceur, ce sera à marche forcée et dans la douleur.
Je pense que nous en sommes collectivement vers la fin de l'adolescence, tout prêt de passer à l'âge adulte. Je m'attends à ce que la transition se fasse dans la douleur, mais il est encore possible qu'elle se fasse plus en douceur. C'est une question de masse critique. Mais bien malin qui peut dire si la masse critique nécessaire pour basculer en conscience vers le renouveau souhaité est en passe d'être atteinte ou pas. Si cela s'avère être le cas, tout deviendra possible. Tout est toujours possible dès lors qu'une force se met en mouvement. Mais se mettra-t-elle en mouvement ? L'avenir nous le dira.

Je ne suis pas noir, je ne suis pas américain, je ne suis pas pasteur, mais moi aussi j'ai un REVE. Il s'appelle REspect et VErité.


-------   FIN   -------

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