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 RESPECT ET VERITE
Ch.19: Grève, syndicats et fonctionnariat

19 : grève, syndicats et fonctionnariat

Quidam :
A l'inverse, nous avons vu que de grandes entreprises de services publics, EDF, France Telecom, SNCF, La Poste, et j'en passe, pouvaient devenir des foyers de gaspillage de par l'incapacité de l'Etat à en assurer une administration efficiente

PG :
Oui, l'Etat s'est révélé de longue date être un très mauvais patron. Le « faites ce que je dis mais pas ce que je fais » est une règle qu'il faut voir disparaître. Montrer l'exemple est bien plus constructif. Pendant combien d'années, alors que l'administration faisait la chasse au travail au noir, les primes des collaborateurs de ministres ont-elles été payées par des enveloppes en liquide ? J'ose croire cette pratique caduque à ce jour, mais n'en ai aucune certitude.
Alors pour ce qui est de gérer de grandes entreprises, il n'y a aucune raison qu'il se découvre tout à coup les compétences qui lui manquent pour bien gérer la Nation. A se demander si tous ces ministres ont jamais mis les pieds dans des entreprises et y ont jamais exercé de fonctions réellement opérationnelles. En tout cas, une fois aux affaires, ils semblent surtout soucieux d'acheter la paix sociale en cédant au pouvoir de nuisance que confère la détention d'un monopole de fait de services publics par certaines catégories professionnelles. Et ce sont tous les français qui se retrouvent ensuite, par exemple, à payer dans leur facture d'électricité le formidable avantage que représente ce versement de 1% du chiffre d'affaire au comité d'entreprise d'EDF. Cela équivaut tout de même à une cotisation de l'ordre de 8% de la masse salariale, là où la loi n'instaure une obligation que de 0,5%. Soit une bagatelle de seize fois le taux en vigueur dans les entreprises privées. Ils peuvent bien avoir de beaux centres de vacances après ça. Ah, oui, clairement, dans notre pays, mieux vaut être enfant d'employé d'EDF qu'enfant de flic. Sans parler de l'avantage en nature que représente le non-paiement de l'électricité consommée par leurs salariés… On comprend que ce soient là des avantages que les personnes en bénéficiant ne veuillent pas lâcher. Mais il le faudra bien, car il ne saurait y avoir de remise à plat de la société sans rééquilibrage des privilèges des uns et des autres.
Et surtout, pour éviter d'en arriver de nouveau là avec le temps, il faut prendre conscience que le droit de grève ne doit pas pouvoir être une arme pour tirer la couverture à soi, ainsi qu'il l'a été dans ces grandes entreprises publiques pendant des décennies.

Quidam :
Pour ça, il va falloir arriver à faire évoluer les syndicats.

PG :
Et oui, eux aussi doivent participer au renouveau de la société. Mais il est vrai que le chemin sera plus ardu car nous partons de points de vue assez différents. Ils prônent le nivellement collectif alors que je prêche l'accomplissement individuel. Comment pouvez-vous espérer satisfaire votre besoin de reconnaissance si votre patron donne la même prime à tout le monde indépendamment des efforts et des mérites de chacun ? Alors vous finissez par ne plus faire d'efforts qui ne vous profitent pas vraiment, voir qui vous font traiter de lèche-cul par certains collègues immatures. Et le seul nivellement qui se fait est le nivellement par le bas. Ce n'est pas une attitude ni un combat social compatible avec ma philosophie de favoriser l'accomplissement individuel et la qualité humaine.
Historiquement, les syndicats ont eu leur temps d'utilité et ont constructivement fait avancer les choses dans le monde du travail. Je ne vais certainement pas l'oublier ni le leur enlever. Mais leur combat n'est simplement plus d'actualité. Les temps ont changé, eux non. Et ils défendent maintenant des intérêts corporatistes parasitaires avec des méthodes inacceptables dans un état de droit.
Par contre, si le peuple le décide, il est facile de les ramener à plus de raison. Et je crois que nos concitoyens en ont suffisamment assez de subir les caprices de ces salariés privilégiés, métro, trains, dockers, certains fonctionnaires, etc., pour pouvoir prendre conscience de la nécessité de limiter le droit de grève dans tous les services publics monopolistiques, qu'ils soient assurés par des régies d'Etat, des entreprises semi-publiques, ou des sociétés privées.

Quidam :
Mais où mettre la limite ? Car il y a tout de même des motifs légitimes de grève.

PG :
Où, en effet, telle est la question. De mon point de vue, il n'y a pas de motif de grève légitime. Si nous ne sommes pas contents, nous partons et cherchons autre chose ailleurs. Ce qui sera d'autant plus facile dans une situation de plein emploi et où le parachute social vous garantit de toute façon de ne pas vous retrouver à la rue quoiqu'il arrive. Il faut en finir avec cette mentalité qui consiste à croire que les salariés ont droit à ceci ou à cela. Le seul droit qu'ils ont, outre d'être traités avec respect, c'est celui de disposer de leur liberté, donc de partir si ça ne leur convient pas.
Toutefois, il me parait néanmoins légitime que les salariés puissent aussi réclamer le droit de ne pas être oubliés de leurs patrons au moment de répartir les bénéfices issus de leur travail. Mais pourquoi toujours par la grève ? Il y a d'autres moyens de s'exprimer. Notamment par les urnes, en portant au pouvoir un Chef d'Etat et des représentants qui entendent cette demande et légifèrent en conséquence afin d'automatiser ce principe plutôt que de le laisser en motif de conflit permanent. Mais quand ça semble enfin être le cas, on s'aperçoit que ce n'est pas en améliorant l'existant mais en créant une nouvelle ligne de prime, à assujettissement fiscal et social spécifique, sur des bulletins de paye déjà très largement surchargés. Forcément, quand la motivation profonde est davantage de faire parler de soi à l'approche des élections que de bien faire, il faut créer quelque chose de différent à tout prix. Mais ce n'est pas pour autant que c'est la meilleure façon de répondre à la problématique posée. Au lieu de rajouter encore et toujours de nouvelles dispositions spécifiques tarabiscotées, commençons plutôt par améliorer l'existant : la participation des salariés aux bénéfices de l'entreprise. Ce qui existe est assez timide et avec une formule un peu alambiquée. On peut faire mieux. Et de nombreuses entreprises, mais pas toutes, le font en rajoutant un accord d'intéressement en plus. Simplifions, fusionnons ces deux mesures, et améliorons le lien entre la rémunération des salariés et les bénéfices de l'entreprise. Il y aura alors déjà un peu moins de récriminations salariales. Car réclamer des primes en périodes grasses pour qu'elles se transforment en acquis dès lors qu'elles sont versées plusieurs années de suite et deviennent donc alors obligatoires même en périodes de vaches maigres, contribue à couler les entreprises connaissant des difficultés. Et c'est franchement inconséquent car l'avantage soit disant acquis disparaît malgré tout lors de la faillite, faute d'avoir conservé la souplesse nécessaire pour s'adapter à des situations changeantes. Un mécanisme de participation aux bénéfices plus développé est très préférable à des primes de fin d'année obligatoires ou à des augmentations systématiques. Mais cela n'exclut nullement d'accorder également des primes au mérite aux salariés qui le justifient, à la discrétion du dirigeant. Cela récompensera et encouragera les efforts individuels tout en donnant l'occasion aux jaloux de méditer sur la parabole de l'ouvrier de la dernière heure.

Quidam :
Ca vient des Evangiles, non ?

PG :
De l'Evangile de Matthieu. Indépendamment de ce en quoi on croit, de nombreux textes de religions et traditions spirituelles différentes véhiculent une sagesse philosophique très utile pour développer sa qualité humaine. Le principe de laïcité ne doit pas nous en priver.
Mais nous digressons. Pour en revenir à notre sujet, il me semble également impératif de réformer les institutions représentatives du personnel au sein des entreprises. Dans la mesure où une entreprise ne peut être qu'une aventure conjointe entre des investisseurs apportant un capital et des salariés fournissant le travail, leur donner des sièges au conseil d'administration m'apparaît fortement désirable. Peut-être un tiers des sièges, par exemple ? Les employés auront alors un meilleur moyen de faire entendre leurs voix, sans pour autant déposséder les propriétaires légitimes du contrôle de leur entreprise. Mais surtout, une telle mesure les mettra plus en contact avec les réalités auxquelles sont confrontés les dirigeants, stimulant ainsi davantage de sens des responsabilités de la part des salariés. Cela se rapproche de ce qui existe en Allemagne, où le comité d'entreprise n'est pas une simple cagnotte à cadeaux de Noël pour le personnel, mais un véritable organe participant aux décisions de la direction. Impossible évidemment avec des syndicats aussi anachroniquement enracinés dans la lutte des classes que les nôtres.
Alors commençons par réformer aussi le mode de scrutin désignant ces représentants. Pourquoi seuls les syndicats ont-ils le droit de proposer des candidats aux premiers tours des élections des délégués du personnel et du comité d'entreprise ? Pour que les non-syndiqués se partagent ensuite les miettes ? Combien d'entreprises, notamment dans les PME, font systématiquement des procès-verbaux de carence à ce premier tour, faute de candidats syndicaux ? Logique d'ailleurs vu que ceux-ci n'ont aucune présence dans de nombreux établissements. Alors à quel titre les syndicats auraient-ils le droit souverain de désigner d'office un ou plusieurs représentants syndicaux au sein d'une entreprise de plus de 20 salariés, alors même qu'ils n'y ont aucune représentativité ? Cette façon d'imposer des syndicats dont les salariés eux- mêmes ne veulent pas me parait assez ubuesque.

Quidam :
Vous n'aimez pas les syndicats, on dirait. Ce sont pourtant des acteurs incontoounrables de la vie politique du pays.

PG :
Personne n'est incontournable. Et surtout pas des organismes qui usurpent certaines prérogatives, débordent de leur rôle et survivent essentiellement parce que des lois obsolètes leur ont octroyé une présomption de représentativité.
Les citoyens élisent à la majorité du suffrage universel direct un président et des députés sur la base de leurs programmes respectifs, mais quand le gouvernement qui en découle le met en place, certains syndicats décident qu'ils sont contre et organisent des grèves en s'appuyant sur leurs troupes de privilégiés au fort pouvoir de nuisance, tout en prétendant très hypocritement défendre les intérêts des électeurs qui ont pourtant majoritairement voté le contraire. Mais qui sont-ils pour remettre ainsi en cause le libre choix des électeurs ? Et par quelle formidable hypocrisie ont-ils le front de dire que le Gouvernement refuse le dialogue au simple prétexte qu'il ne leur a pas donné raison lorsqu'il les a rencontrés ? Ils devraient s'estimer heureux d'avoir simplement été reçus et écoutés. Car il n'y a aucune obligation légale, constitutionnelle, voire simplement démocratique, de les consulter concernant des mesures de politique nationale, même lorsqu'elles ont trait à l'organisation du travail.
Ca fait des décennies que la présence syndicale recule, à l'exception de leurs bastions de privilégiés où le clientélisme leur assure une certaine présence. Mais jamais on ne se pose la question de leur légitimité au niveau national. Alors je vous le dis, pour moi, ils n'en ont aucune. Pas plus que je ne leur en reconnais pour se poser en « partenaires sociaux » associés à la gestion de diverses institutions allant de Pôle Emploi aux multiples caisses de retraite en passant par les diverses caisses maladie, qui doivent d'ailleurs toutes être fusionnées sous la seule direction de l'Etat puisque c'est lui qui est responsable de l'application du principe de solidarité répondant aux deux premiers niveaux de besoin de la pyramide de Maslow. Mais il est vrai qu'avec notre système déséquilibré et à la dérive, associer les syndicats à la gestion de ces caisses permet de les mouiller dans la gestion du déficit et la fixation des taux de cotisations.
Pourtant, ce n'est pas, ou plus, leur rôle. Leur place est au sein du monde du travail. Qu'ils s'organisent pour apporter un soutien aux représentants du personnel dans les entreprises, oui, mais cela ne leur donne pas pour autant un droit de regard sur la politique nationale du Gouvernement. Ca c'est le rôle du Parlement. Pas de groupes aux pratiques parfois mi-mafieuses mi-terroristes. La grève, c'est le droit de cesser le travail. Pas de bloquer ceux qui veulent travailler, ni de prendre des dirigeants d'entreprise en otages, ni même des usagers des transports publics, et pas non plus de dégrader les chaussées et l'atmosphère en faisant brûler des pneus. S'ils ont des revendications nationales à faire valoir, qu'ils fassent du lobbying auprès des parlementaires, voire des ministres, ou qu'ils se présentent devant les électeurs. Car c'est de là que vient la légitimité pour décider des questions nationales. Pas d'une élection professionnelle dont les modalités aussi fortement biaisées horrifieraient les observateurs internationaux s'il s'agissait de l'élection d'un chef d'état africain.
Alors le droit de grève, parce qu'ils en ont usé et largement abusé, et parce qu'ils ne donnent aucun motif de croire qu'ils ne continueront pas, il faut le limiter. Et l'obligation de service minimum, si c'est déjà mieux que rien, ce n'est pas assez. D'abord aucune grève dans un service public monopolistique ne doit être légale sans qu'une médiation gouvernementale préalable n'ait eu lieu. Ensuite, si la négociation échoue malgré la médiation, la grève doit être soumise à autorisation par un conseil des sages, de type Conseil Constitutionnel ou Conseil d'Etat. Avec de telles mesures, il n'y aura plus de grève que pour des motifs vraiment légitimes et publiquement reconnus. Et du coup, on peut espérer que cela sera très rare, l'essentiel des problèmes étant alors résolu par la négociation directe entre les partis concernés.

Quidam :
Il y a toutefois un problème dans un tel système : en cas de conflits social chez les fonctionnaires, l'Etat serait juge et partie de la négociation.

PG :
C'est vrai. Et cela nous invite aussi à nous interroger sur le statut de fonctionnaire. Il a été attribué d'office à la plupart des employés de l'Etat, des collectivités territoriales et des régies de services publics. Mais les avantages qu'il comporte justifient-ils qu'il soit attribué aussi indistinctement ?
La garantie de l'emploi par exemple. Est-il justifié qu'un fonctionnaire en charge de délivrer des passeports aux services de l'état civil de la préfecture bénéficie de cette garantie d'emploi ? Clairement oui. Parce que cet employé fait partie d'un processus sensible dans la gestion du pays, l'état civil, et qu'il est important d'éviter les risques de conflit d'intérêt en sécurisant la situation de l'employé en question. Peut-on appliquer le même raisonnement au jardinier du palais du Luxembourg ? Entretenir un beau gazon pour les promenades des sénateurs est-il un processus sensible du fonctionnement de l'Etat et de l'administration publique ? Clairement non. Le statut de fonctionnaire n'a donc aucune justification. Et un simple statut de contractuel est amplement suffisant. Pourtant, ce jardinier est fonctionnaire. Et avec attribution automatique de la prime de nuit, comme à tous les fonctionnaires du Sénat, bien qu'il n'ait probablement jamais la nécessité de jardiner de nuit. Nouvelle démonstration que l'Etat employeur est le patron le plus inefficace qui soit. Mais ça peut changer facilement. De même, un enseignant est-il partie prenante d'un processus sensible de l'exercice des fonctions régaliennes de l'Etat ? Enseigner est certes une fonction essentielle pour l'avenir du pays, mais le statut de fonctionnaire n'a strictement aucune raison d'être. Au contraire même, il offre une protection très clairement contreproductive. Le supprimer pour que tous les enseignants soient de simples contractuels est une urgente nécessité.

Quidam :
Mais bien entendu, il faudrait aussi que l'Etat cesse de faire ce qu'il interdit aux autres employeurs, à savoir faire des contrats à répétition d'un an renouvelable par tacite reconduction mais susceptibles de s'arrêter chaque année.

PG :
Nous sommes bien d'accord. Le statut de contractuel doit se faire sous les mêmes règles que celles s'appliquant à la société privée.
Donc séparons maintenant le cas des revendications sociales impliquant des contractuels de celles impliquant des fonctionnaires. Et commençons par les premiers, les contractuels. Si l'administration nationale dépendant de l'Etat assure la médiation, il n'y a pas de problème juge et partie au niveau des collectivités territoriales. Il n'existe qu'au niveau de l'Etat lui-même. Mais puisque le Conseil Constitutionnel est un organe réunissant des sages espérés relativement indépendants de l'exécutif étatique, il demeure en mesure de décider de façon espérée impartiale d'autoriser ou pas une grève. Donc on peut espérer qu'il n'y ait pas de problème de confusion des genres à ce niveau.
Par contre, je ne conçois pas que l'on puisse bénéficier à la fois de la garantie de l'emploi et du droit de grève. Je ne conçois donc pas qu'un fonctionnaire, statut alors réservé, je vous le rappelle, aux fonctions sensibles du pouvoir régalien de l'Etat et des collectivités territoriales, puisse se mettre en grève. Les policiers n'ont pas le droit de grève. L'Etat étant actuellement un si mauvais patron, ce n'est pas franchement à leur avantage ainsi que nous en avons déjà discuté. Mais il me semble logique que celui qui s'engage ainsi à accepter une délégation de pouvoir de l'Etat à un niveau ou à un autre renonce à son droit de grève. Et c'est donc sans faire grève que l'on voit les policiers manifester leur mécontentement croissant. Comme quoi la grève n'est pas un préalable obligatoire pour manifester et s'exprimer. Et on peut voir au Japon des salariés portant un brassard rouge pour marquer un mécontentement tout en travaillant normalement. La grève ne doit se poser qu'en dernier recours, au lieu d'être aussi systématique qu'elle ne l'est devenue chez nous où le préavis de grève se pose quasiment dès le démarrage des négociations !
Les militaires n'ont pas non plus, on le comprend bien, le droit de grève. Et il doit en être de même des juges et des greffiers des tribunaux, de toutes les secrétaires de ministère, préfecture ou de mairie amenées à manipuler des documents sensibles, et bien d'autres. Mais la longue liste des fonctions relevant du statut de fonctionnaire, avec les avantages et inconvénients afférents, ne doit absolument pas inclure les enseignants, jardiniers, cuisiniers, et j'en passe, qui doivent en rester au statut de contractuel. Il faut cesser de confondre les fonctions régaliennes de l'Etat et des collectivités publiques avec les simples fonctions support. L'engagement demandé à leurs employés respectifs est fondamentalement différent, la responsabilité aussi. Il n'est que très normal que les statuts le soient également.

Quidam :
Voilà qui va encore demander un gros effort d'évolution de conscience de la part de nos concitoyens.

PG :
Comme d'habitude, dirai-je. Une société est le reflet du niveau de conscience de ses citoyens. La recherche de l'amélioration de la société doit sans arrêt nous amener à nous interroger sur nous-mêmes pour y traquer nos rigidités, nos conditionnements inadaptés, nos peurs. Nous ne l'améliorerons guère sans parvenir à en améliorer les citoyens. C'est une longue quête où l'individuel et le collectif s'entremêlent en permanence.


Continuez avec le chapitre 20